Stalin’s Piano

Stalin’s Piano

Je ne comprenais pas très bien le titre. Stalin jouait-il du piano ? Etait-il un virtuose raté ? Comment interpréter ce titre ?

En fait, c’est une galerie de portraits de protagonistes connus, 22 en tout, de disciplines différentes, par exemple Joseph Goebbels, Ai Wei Wei, Thomas Mann, Le Corbusier etc. Des images et videos sont projetées sur un écran en fond de scène . On joue avec ces images en répétant des courtes séquences de 2 secondes parfois et suggérant des rencontres. Par exemple Kroutchev et Kennedy. Une pianiste , Sonya Lifschitz , accompagne en direct ces images avec une partition écrite par Robert Davidson. Un peu comme le pianiste qui accompagnait le cinéma muet , mais ici la partition est écrite . Et elle colle parfaitement au déroulement visuel. Cette mise en place est très précise et a vraisemblablement demandé un long travail de précision. Quant aux séquences video, elles se suivent sans apparemment avoir de rapport l’une avec l’autre. Mais d’après les auteurs il y en aurait. Alors, pourquoi ce titre ? Une séquence de 3 minutes nous parle des rapports difficiles , c’est un euphémisme, entre Stalin et son opposante déclarée , Maria Yudina.

Les textes dits sont très importants et une partie m’a échappé . L’accent australien n’est pas celui appris sur les bancs de l’école.

Que penser de ce spectacle ? Cet assemblage me semble bien brouillon . La réalisation en est parfaite . La coordination du piano et des images projetées impeccable. La pianiste, Sonya Lifschitz, assume seule la partie musicale. La partition qu’elle défend avec brio, est en rapport avec les images, paraît-il. Cela m’a complètement échappé. Mais si le compositeur le dit, il faut le croire.

Bref, une heure pour découvrir un type de spectacle qui mérite d’exister. On pourrait creuser plus loin la formule. Quant au titre, Stalin’s Piano. C’est un peu accrocheur, mais pourquoi pas ?

Le public, nombreux, a  applaudi vigoureusement la pianiste et l’auteur de la musique, Robert Davidson. J’en suis heureux pour eux car la mise en place du spectacle était réussie.

 

Marc Castelain, Sydney, le 16 mars 2018