Festival Enesco (suite)

Nous avions ntendu l’Orchestre Symphonique de la radio polonaise sous la direction de Lawrence Foster, ce soir, il est dirigé par Cristian Mandeal avec un autre lauréat du Concours Rubinstein: DANIEL CIOBANU.

Ce pianiste roumain se sentait bien chez et se produisait devant son public dans le 3e Concerto de Prokofiev. Ciobanu possède des qualités techniques indiscutables et il aime en faire étalage. C’est du piano solide, il maîtrise parfaitement la partition, bref c’est un excellent technicien. Mais, il oublie Prokofiev et il préfère faire des effets spectaculaires afin d’éblouir la salle. Il faut insister: il en a les moyens. Il serait cependant souhaitable qu’il se mette au service du compositeur. Je ne me suis pas ennuyé, le spectacle est présent mais il ne faut plus tirer la couverture à soi .

Son premier bis a confirmé mon sentiment, un morceau très jazz, spectaculaire, évidemment. Son second bis, j’ignore si c’est une improvisation, mais l’étalage technique est à son comble. Il en a les moyens, il lui faudrait une cure de modestie.

En deuxième partie , « Le Château de Barbe Bleue » de Bartok . Superbe musique , les cuivres de l’orchestre se sont montrés à la hauteur de la partition. Allison Cook, mezzo-soprano et Derek Welton, baryton étaient les deux personnages du drame. Un décor multimédia était projeté sur les murs de la salle. Avec sous-titres en roumain…..

Je suis étonné de voir autant de gens qui partent pendant cet opéra en version concert. Cette partition est superbe. Evidemment les couleurs orchestrales ne vous invitent pas à la détente. Mais l’ensemble était un grand succès. Bartok est incompris par certains mélomanes ? Il faut le croire.

Le dernier concert de la soirée nous offrait une version concert de « Die Frau ohne Schatten » de R. Strauss. J’étais frustré car la soirée avait été avancée d’une demi-heure et je l’ignorais. Bien entendu, je n’ai pas tout raté. Mais comme j’adore Strauss, j’ai bu du petit lait. La soirée parfaite , l’Orchestre Symphonique de la radio de Berlin dirigé par Vladimir Jurowski. Ce chef est extraordinaire. Quelle précision ! Il est un directeur général qui contrôle chaque intervention instrumentiste , chaque geste est utile et suggestif. C’est une des de mes découvertes de ce Festival. Ils n’ont pas démérité, au contraire, mais je ne puis vous donner tous les chanteurs qui étaient à l’affiche. Je terminais mon séjour par une soirée de rêve.

Marc Castelain, Bucarest 4 septembre 2019