Festival Enesco (suite)

Dans la série des grands orchestres, on retrouve l’ Orchestre symphonique de la radio polonaise (OSRP). Le premier lauréat du Concours Rubinstein, était à l’affiche. Son nom: Szymon Nehring, il apporte dans son cartable le 1er Concerto de Chopin.Je suis un peu , très déçu par sa prestation. Il joue toutes les notes, oui. Le son est dur, même parfois agressif mais ce qui est plus grave, il manque de simplicité comme le préconisait Artur Rubinstein. Il devrait éviter de jouer Chopin. Il n’a rien à dire et ce qui est grave , c’est de manquer de goût , il est inutile d’en rajouter: Chopin a tout dit. Je ne ressens pas l’atmosphère guerrière dans le début de ce concerto. Il faut réécouter Rubinstein ou tout simplement Kissin à 12 ans. Je n’ai pas vibré ce soir. Malgré les efforts du chef, Lawrence Foster qui a mieux fait qu’accompagner le soliste. Mais malgré tout, la fin du concert était festif car Foster nous a gratifié d’un Concerto pour orchestre de Lutoslawski rutilant. Il est vrai que cette oeuvre est la pain (presque) quotidien pour l’orchestre mais Foster y a ajouté le feu d’artifice que l’on attendait. Foster a une gestique fantastique, chaque mouvement aussi petit soit-il se répercute chez les musiciens. Gestique sobre mais efficace. C’est un général qui engage tous ses soldats à le suivre. L’orchestre n’en demande plus. Et cuivres ! Quelles sonorités brillantes ! En bis, une très lente « Valse triste » de Sibelius. Lente mais si intense.

Marc Castelain, Bucarest, 3 septembre 2019