LE CONCOURS

LE CONCOURS !

Mais oui, Bruxelles est envahie par une horde de pianistes. Mai est le mois du Concours Reine Elisabeth. Après une pré sélection très sévère, une soixantaine de jeunes se retrouvent devant une montagne de difficultés. Il y a plusieurs centaines de concours de piano répartis sur l’ensemble du globe. J’ai été invité sur les cinq continents et le « reine Elisabeth » reste un des plus courus de par son ancienneté et son prestige.

Après une première épreuve, nous sommes partagés avec le résultat. Mais, je crois que c’est normal. La musique n’est pas une science exacte. Quelques remarques: l’abondance de candidats chinois, japonais , coréens ; le niveau technique supérieur à ce que l’on avait entendu depuis quelques années. Avec une constatation: trop de candidats sont persuadés qu’ils participent à une épreuve olympique. Je pense à un candidat qui m’a subjugué par sa virtuosité et qui a recueilli un triomphe de la part du public. Heureusement, le jury n’est pas tombé dans ce piège. après une première épreuve, 24 candidats se retrouvent avec un mini récital et un concerto de Mozart . Je ne sais pas si c’est vraiment indispensable d’imposer Mozart, mais il s’avère que c’est évident: Mozart est difficile , délicat et on demande la pureté sonore et le clacissisme de Wolfgang. On pourrait déjà faire un premier tri après le Concerto. Une oeuvre contemporaine de Ana Sokolovic est imposée. Je découvre l’œuvre et regrette que nous n’ayons pas reçu la partition selon la coutume. Difficile de juger et je ne m’aventure pas d’émettre un avis après une seule audition. Cela ressemble à une salade de briques comme le disait un pianiste célèbre. Mais je n’exclus pas de l’aimer après 24 auditions. Un candidat belge, Valère Burnon a franchi le cap , mais je n’ai pas reçu de billet pour avoir accès à la salle. C’est bien la première fois depuis ma carrière. Je leur souhaite un grand succès. Samedi , nous aurons le nom des 12 finalistes. c’est alors la dernière ligne droite. Remarquons le succès du 3e concerto de Rachmaninov, un morceau choyé par les « virtuoses ».