Freire et l’ Empereur

Freire et l’ Empereur

 

Il est inutile de vous présenter Nelson Freire. Il était à Sydney pour nous offrir dans le cadre des « Master Series » le 5e Concerto de Beethoven avec le « Sydney Symphonie Orchestra » dirigé par Donald …..(non pas lui)  Runnicles.
En première partie de soirée , Beethoven , après l’entracte cinq extraits orchestraux de la Tétralogie de Wagner. Un programme pour attirer le grand public tout en lui offrant ce qu’il y a de meilleur. Ce programme était donné trois soirées dans la semaine avec une salle sold out.
Nelson Freire nous a offert une vision du Cinquième Concerto avec une maîtrise totale des sonorités de ce Steinway. Une vision profondément pensée saupoudrée de détails qui parfois nous surprennent. Il pousse les raffinements à leur extrême et aborde cette oeuvre en conquérant . La courte cadence du premier mouvement , écrite par Beethoven, est un vrai bijou. On y devine tout le désespoir de Beethoven face à la surdité. l’entrée de Freire nous emmène dans un monde irréel, nous sommes en plein nirvana. Et quelle sobriété dans l’expression. Le finale est lancé dans un tempo bien rapide. L’orchestre soutient merveilleusement le soliste, Donald Runnicles est superbe, il fait mieux qu’accompagner.

En bis, Freire nous joue la Mélodie de Gluck/Sgambati. Le public le salue par un véritable triomphe. Bien  mérité.

Nous retrouvons Donald Runnicles dans Wagner , qu’il connait comme sa poche car il doit diriger le « Ring » au mois de juin à l’ Opéra de San Francisco. Mais c’est encore l’occasion mettre le SSO en vedette. Nous assistons à une véritable démonstration des cuivres , rutilants, des bois , ronds et chaleureux, mais les cordes ne sont pas en reste. Cet orchestre est merveilleux et Runnicles , un chef que je ne connaissais que par le disque , se révèle un superbe leader. Pas un geste inutile mais des injonctions qui se concrétisent à l’oreille. Cela n’arrive pas si souvent. J’ai passé une soirée bénie des dieux.

 

Marc Castelain, Sydney, le 17 mars 2018

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