Death and the Maiden

Titre alléchant  pour une soirée en compagnie de l’ Australian Chamber Orchestra (ACO). Mais il nous faut préciser que nous avions à l’affiche « La Jeune Fille et la Mort » mais dans la version pour 17 cordes , un arrangement de Richard Tognetti, par ailleurs Directeur artistique de cet ensemble. cette version tient la route , les cordes sont bien distribuées , les instrumentistes s’engagent à fond mais , personnellement, je préfère le quatuor à cordes. Le ACO a démontré la virtuosité de ses musiciens et nous avons eu droit à une formidable palette de couleurs dans cette oeuvre si sombre de Schubert. Alina Ibragimova, au violon,  en était la « guest director  » cette soirée. Je m’étonne que le programme ne donne aucune note biographique de cette violoniste . C’est une musicienne étonnante par son charisme et sa présence au violon , menant ses troupes au travers d’un programme peu usuel.

En début de programme, l’ Adagio pour cordes de Samuel Barber, d’une intensité fervente , parfois un peu trop agitée , sans doute le tempérament de Ibragimova y est pour quelque chose. L’ Adagio et fugue K. 546 de Mozart précédait le « Concerto funèbre » de Karl Amadeus Hartmann. C’est un moment très virtuose où l’ ACO se met en valeur. Grands moments de recueillement passant aussi vite à un délire débridé. La cadence est superbe , Alina Ibragimova est royale. Superbe prestation de cette violoniste peu connue chez nous. Pour terminer la soirée, avant le Schubert, « Silouan’s Song » d’ Arvo Part, joué dans une obscurité où nous avons vécu les moments de silence étaient si éloquents.

Un programme sortant des sentiers battus, une violoniste superbe, un orchestre merveilleux. Il y avait de quoi satisfaire tous les mélomanes présents.

 

Marc Castelain, Sydney 25 mars 2018